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La WAC

Parcours d’Art, leste et sans embarras unissant deux villages voisins Dieulefit et Poêt-Laval – Drôme provençale
2015
Acrylique sur toile

Cette exposition regroupe un ensemble d'œuvres de 2007 à 2015...

… pour certaines montrées dans des expositions personnelles telles que Florilèges, de l’autre côté à l’Attrape-Couleurs à Lyon St Rambert, Fleurtitudes à l’Orangerie du parc de la Tête d’Or à Lyon, à la galerie Artaé, …et que rien ne change.
Pour la WAC, elle expose dans une ancienne usine de lavage de laine, rue des Vernets, devenue l’atelier du peintre Jean Soubeyran au 1er étage et son loft où expose également Chrystel Basset. Au rez-de-chaussée, l’atelier du sculpteur sur marbre, Rainer Schluter, actuellement en séjour en Australie.
C’est dans l’espace de ce dernier qu’est présenté son travail, au milieu de blocs de marbre en devenir, et quelques outils et mobiliers solides. On accède par un petit médaillon de tulipe fânée, médaillon 3, Tulipae côtoyant dans la pénombre une toile de tulipes fanées, lumineuse et sombre, Tulipae, de l’autre côté, presque animale dans ses formes.
Des pivoines se déploient sur de grands médaillons dont l’un, avec ses pétales nacrés & sensuels n’est pas sans évoquer le verrou de Fragonard Peonies, médaillon 2 ; l’autre une béance plus “dévorante” Peonies, médaillon 1, entre autres lèvres ourlées et froissées.
Ils font face au “grand papier” Œillets en cage, un diptyque tout fraîchement réalisé dans son nouvel atelier; de même que les très récentes peintures de Dahlias, dont l’une est accrochée au château de Poët-Laval.
L’éclairage se joue de la lumière capricieuse du jour, et de quelques vieilles lampes à l’instar de ce lieu défraichi. Il y est question de roses, ensevelies dans la peinture blanche, mises en latence avec le Fragment d’épines, volume comme pétrifié par la porcelaine blanche, autant insaisissable par ses pointes acérées que séduisant dans sa robe virginale brillante. Cette pièce, réalisée depuis en porcelaine, est désormais présente au Musée de la Céramique de Vallauris, où elle a reçu le prix de la céramique sculpturale &
architecturale dans le cadre de la Biennale de la Céramique de Vallauris en 2012.
Des roses encore, cette fois-ci sous forme de “taxidermie horticole”, une Rose Sanglier, tantôt accrochée tel un bas-relief, tantôt posée à même le sol. L’artiste a travaillé en collaboration avec son frère taxidermiste, Jacques Gilbert www.taxidermiste.net.
Deux autres Boutons de Chevreuil l’accompagnent. L’un plus abstrait est à même le sol, près d’une peinture de Pétales de pivoines au sol de son ancien atelier. Le deuxième en ronde-bosse, semble retomber d’on ne sait où avec sa longue tige. Utilisant des peaux d’animaux dits “sauvages”, sangliers, chevreuils, Elisabeth Gilbert-Dragic immortalise une mise en relation formelle du végétal et de l’animal. Elle a conservé la tête, où les yeux sont cousus, comme endormis dans leur métamorphose. Des natures mortes de chasse qu’elle appelle ses fleurs animales… une représentation poétique (“ …au bois dormant ”) et dramatique de la confrontation de ces derniers à l’espèce humaine.
Issue d’une famille très nombreuse de tradition rurale, la Rose Cochon très “intestine” et les Boutons de Cochon sont aussi une trace d’une coutume de campagne où chaque année, la famille comme bien d’autres alors, “tuait le cochon”. Un rituel à petite échelle qui en même temps créait du lien au sein du village, concrétisée par une invitation qu’elle fit “de l’art & du cochon ” à venir déguster du
boudin “chaud sorti de la chaudière”.
Dans la niche, une vidéo autoportrait, Le Bouquet de la Jardinière, où l’on voit Elisabeth Gilbert-Dragic assise dans son ancien atelier, “prenant à bras” le plus de fleurs possible jusqu’à n’en plus pouvoir ; interprétant La Jardinière, généreuse peinture de fleurs du XIXè de Simon de St Jean, (collection du Musée des Beaux-Arts de Lyon). L’artiste en immortalise des saisies d’écran alors qu’elle se retrouve bien “empruntée” avec tant de fleurs dans les bras…
Enfin, les peintures de Jeune garçon avec des fleurs dans les bras, plus encore des lys blancs, représentent ses trois fils, tous en âge de découverte de l’adolescence et de la sensualité .
D’une façon faussement anodine, ce support qu’est le motif floral lui permet d’aborder un rapport au temps dans la fragilité de l’existence, mais aussi un questionnement récurrent sur l’expression du féminin dans notre inconscient collectif, dans sa construction symbolique et culturelle et dans la façon dont les rapports hommes/femmes s’articulent et se transmettent de génération en génération…

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