… de manière obsédante autour de la représentation de fleurs fanées, qu’elle traite dans de grands formats. Elle a souhaité réaliser une œuvre en volume, un fragment d’épines de roses, qui semble pétrifié par la porcelaine blanche.
Réminiscence de son adolescence, période où l’artiste s’est vu offrir des petits objets en porcelaine qui ont marqué pour elle son passage au statut de jeune femme et la difficulté de s’approprier ce « féminin », le choix de la céramique s’est imposé à Elisabeth Gilbert Dragić.
Cette sculpture est un écho à un sujet éminent personnel, contrepoint symbolique au déploiement de ses peintures de fleurs fanées. Pour la réaliser, elle a fait appel au talent du céramiste Claude Aïello. Leur collaboration a ouvert la voie à un dialogue entre une conceptualisation et un savoir-faire sensible. Cet échange a nourri l’œuvre présentée à la Biennale de Vallauris.
Le résultat transcende le souvenir personnel pour offrir au visiteur une œuvre d’une grande délicatesse que chacun peut s’approprier. Tout à la fois séduisante dans sa robe virginale blanche brillante, magnifiée par la qualité de la matière, fragile et fière sur ses trois pointes acérées.